Mise en scène et écriture de la personne réelle dans la fiction contemporaine au Québec en France depuis 1980

Mise en scène et écriture de la personne réelle dans la fiction contemporaine au Québec en France depuis 1980

Dans la foulée d’une réflexion portant sur la vie d’écrivain dans ses nombreuses formes contemporaines, il s’agit d’élargir l’objet de recherche en se penchant sur l’ensemble des personnes réelles qui peuplent la fiction contemporaine au Québec et en France. On constate en effet que les récits fictifs contemporains font une place considérable aux figures tirées de la réalité, non plus à titre de toile de fond, comme dans le roman historique ou dans les grands romans réalistes, mais en tant que personnages de premier plan. Dans un contexte marqué tant par l’éclatement des frontières génériques que par le retour du sujet et du réel dans la littérature, il apparaît que l’écriture de la personne réelle constitue désormais une avenue importante de la littérature, qui tend à se décliner en de nombreuses variations dont on gagnerait à mieux cerner les esthétiques ainsi que les enjeux.

Prenant donc acte des diverses manifestations d’une revalorisation du bio­graphique en contexte fictionnel, je poursuivrai les objectifs de recherche suivants :

1. identifier et classer les diverses manifestations de la personne réelle dans des textes qui ne présentent pas de pacte référentiel explicite, ou dont le pacte est tronqué ou hétérodoxe, et voir comment ces occurrences agissent sur la réception de telles œuvres au caractère plus ou moins « réaliste » ;

2. mettre au jour les modalités proprement esthétiques de la mise en scène de l’Autre, qu’elles relèvent du travail d’écriture (transposition, anonymisation, fictionnalisation, etc.), du travail de réflexion inscrit à même l’œuvre (présence de commentaires métadiscursifs ou usage particulier de la focalisation ou de la narration) ou de considérations génériques qui influencent l’organisation du discours ;

3. examiner les paramètres éthiques reliés à la fictionnalisation de la personne réelle ou à son insertion dans un contexte totalement ou partiellement fictif ; il s’agit ici de poser la question de la valeur cognitive et herméneutique de ces fiction­na­li­sations, de leur légitimité, du profit que peuvent en tirer l’écrivain, le lecteur et le critique, mais aussi la théorie.


Chercheur principal

Financement

  • Subvention Savoir (CRSH)
    2014-05 - 2020-05