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Colloque
Appel de communication
Université de Montréal

Appel à communications - SQET 2019

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Si les réflexions sur la représentation théâtrale ont principalement porté, jusqu’à une époque récente, sur la coprésence vivante (et humaine) de l’acteur et du spectateur, dans un même lieu au même moment, la prise en compte croissante du rôle qu’y tiennent les technologies, l’environnement et d’innombrables facteurs de différentes natures, explique l’intérêt grandissant des praticiens et des théoriciens du domaine pour toutes ces « autres coprésences » qui permettent la représentation scénique et ses effets. Les « tournants »qu’ont connus les études théâtrales au cours des vingt dernières années – performatif,sonore, non-humain, intermédial, affectif, postlinguistique, écocritique, etc. – témoignent bien de cette évolution. Le théâtre n’est cependant pas un cas isolé. Ces tournants relèvent en effet d’un vaste mouvement de pensée né avec le XXI e siècle, les Nouveaux matérialismes, qui traverse l’ensemble des sciences humaines et fait écho à certaines avancées majeures des sciences naturelles, transformant irréversiblement la perception que l’humain a de l’environnement où il évolue et du rôle qu’il y tient et qu’y tiennent les autres composantes de cet environnement.
La « nouveauté » des Nouveaux matérialismes tient, entre autres, à leur rejet des dualismes traditionnels – vivant/mort, animé/inanimé, énergie/masse,immatériel/matériel, actif/passif, humain/non-humain, intentionnel/non-intentionnel,présent/médiatisé, etc. – et de l’anthropocentrisme qui ont marqué les sciences humaines du Long XX e siècle. Ils reposent sur cette idée maîtresse que la « matière » porte en elle un potentiel agentiel qui lui est propre, dont l’humain n’est pas la cause, la source ou le bénéficiaire. La pensée néo-matérialiste n’est pas antihumaine pour autant, au contraire,puisque l’humain ne se trouve pas hors de la matière, hors de la nature, hors de l’environnement, il en fait partie. Mais elle substitue à une dynamique agentielle verticale et unidirectionnelle – fondée sur une conception de l’humain dominant le monde (et en tirant profit) –, une dynamique récursive pluridirectionnelle où l’humain est un actant parmi d’autres, qui agit sur son environnement pendant que ce dernier le transforme.
Espace anthropique par excellence, qui place des humains face à des humains, la scène théâtrale se révèle aussi un remarquable objet d’étude pour les approches néomatérialistes puisqu’il s’agit d’un écosystème complexe où interagissent de multiples agentivités, où s’entrechoquent des pouvoirs, où émergent d’innombrables vecteurs de significations et d’affects, où s’entremêlent le physique, le discursif et le symbolique. En cela, la scène estreprésentative d’autres réalités agentielles complexes et peut apporter sur elles un éclairage très utile.Le colloque international « Théâtre et Nouveaux matérialismes » propose donc d’examiner la réalité de la scène vivante, actuelle et passée, selon des perspectives issues de la pensée néomatérialiste, des divers courants qui l’animent et des « tournants »,évoqués ci-dessus, qui en balisent le développement. La réflexion ne se limite évidemment pas à la scène théâtrale traditionnelle mais est ouverte à l’ensemble des pratiques scéniques vivantes.

Plus précisément, les propositions porteront sur :
1. La conception et la fabrique du spectacle

  • Impact des différents actants humains (scénographes, metteurs en scène,concepteurs sonores, etc.) et non-humains (décor, meubles, objets,atmosphère, etc.) sur le processus théâtral.
  • Scénographie, dispositifs de la scène, hautes et basses technologies,environnements physiques du théâtre, « scène sans bords ».
  • Intermédialité, multimodalité, interdisciplinarité et interartistique.
  • Matérialité du texte dramatique; supports d’édition, de diffusion et de conservation; « immatérialité » ou évanescence du théâtre.

2. Les pratiques et modalités de ses réceptions :

  • Pratiques et postures du spectateur et leur rapport à l’environnement physique.
  • Nouveaux modes et lieux de diffusion.
  • Matérialité de la critique et du commentaire.

3. Les dynamiques institutionnelles et l’évolution des valeurs:

  • Aspects politiques, idéologiques, historiques et institutionnels de la production et réception du théâtre.
  • Financement et investissement en infrastructure; matérialités du théâtre amateur et professionnel.
  • Apports de la sociologie posthumaniste à une réflexion sur les nouveaux matérialismes et les études théâtrales.
  • Apports à la formation : la pensée néomatérialiste et la formation en théâtre.

La durée prévue des communications est de 20 minutes, suivie de dix minutes d’échanges avec l’assistance.
Les propositions de communication doivent comporter au maximum 250 mots, être accompagnées d’une brève notice biobibliographique, mentionnant l’affiliation universitaire, et doivent nous parvenir d’ici le 2 décembre 2018 à l’adresse suivante : SQET2019@gmail.com
Le comité de sélection accepte les communications sous diverses formes, y compris les projets de séances complètes de trois à quatre communications, et privilégiera les propositions explorant des enjeux problématisés plutôt que les approches purement descriptives. Comme le colloque se déroule sous l’égide de la Société québécoise d’études théâtrales, les communications en anglais sont acceptées, pourvu qu’elles soient accompagnées d’une traduction écrite de l’essentiel du propos.

CALL FOR PROPOSALS
Until recently, thinking about the theatre revolved around its liveness, the co-presence of (human) actors and spectators in the same place at the same time. Increasingly, however, the discussion has broadened to include the role of technology, the environment and a wide variety of other factors. This shift accounts for the growing interest among practitioners and theoreticians alike in the other co-presences that make a performance and its effects possible. The series of “turns” in theatre studies of the past 20 years – performative, sound, non-human, intermedial, affective, postlinguistic, ecocritical, etc. – reflect this development. But theatre is not an isolated case. Those turns correlate with the emergence of a major new school of thought in the 21st century, new materialism, which cuts across the humanities and ties in with advances in the natural sciences, irrevocably transforming the way humans perceive their environment, their role in it, and the role of its other components.
One thing that is “new” in the new materialisms is their rejection of traditional dualisms – dead/alive, animate/inanimate, energy/mass, immaterial/material, active/passive, human/non-human, intentional/non-intentional, presence/mediation, etc. – and of the anthropocentrism that dominated the humanities throughout the long 20th century. The new materialisms ascribe to “matter” a power of agency of which humans are neither the cause, nor the source, nor the beneficiaries. This is not to say they are anti-human, for humans are not outside matter, nature and the environment. They are part of it. Neo-materialist thinking replaces a vertical, one-way dynamic of agency, in which humans dominate the world (and exploit it), with a recursive, multidirectional dynamic in which humans, as agents among others, act on their environment but are also transformed by it. 
The stage, a site where humans face humans, is the quintessential anthropocentred space. It is also a fertile subject for neomaterialist investigation, for it constitutes a complex ecosystem where varieties of agency meet, powers collide, multiple vectors of meaning and affect emerge, and the physical, the discursive and the symbolic intertwine. The stage is therefore representative of complex forms of agency and promises to illuminate their operation.
The “Theatre and New Materialisms” conference will examine live performance, past and present, through the lens of neomaterialist thinking, the schools of thought that animate it, and the aforementioned “turns” that have studded its development. Naturally, the discussion will not be confined to the traditional stage but will embrace live performance in all its forms.
Possible topics for submissions include:
1. Design and production:

  • Impact of human agents (director, set designer, sound designer, etc.) and non-human agents (backdrop, furniture, props, atmosphere, etc.) on theatrical processes;
  • Set design, stage devices, high tech / low tech, physical environments inMthe theatre, the borderless stage;
  • Intermediality, multimodality, interdisciplinarity, interarts;
  • The materiality of the script: publishing, distribution and conservation media; the immateriality or evanescence of the theatre;

2. Reception modes and practices:

  • The spectator’s posture, practices and relationship to the physical environment;
  • New dissemination methods and channels;
  • The materiality of reviews and comments;

3. Institutional dynamics and evolving values:

  • Political, ideological, historical and institutional aspects of theatre production and reception;
  • Funding and spending on facilities: material considerations in amateur and professional theatre;
  • The contribution of post-humanist sociology to reflections on new materialisms and theatre studies.
  • Contributions to training: neomaterialist thinking and theatre training.

Twenty minutes will be allocated to presenting papers, followed by ten minutes for audience discussion.
Submissions should be no more than 250 words in length and accompanied by a brief bio including academic affiliation. The deadline is December 2, 2018. Please send proposals to: SQET2019@gmail.com
The selection committee will entertain various types of submissions, including proposals for full panels consisting of three or four papers. Proposals that explore problematic issues will be preferred over purely descriptive approaches. As the conference is being held under the aegis of the Société québécoise d’études théâtrales, papers in English should be accompanied by a French translation of the abstract.

Responsables / Conveners

Jean-Marc Larrue (Université de Montréal) 
Nicole Nolette (Université de Waterloo)
Hervé Guay (Université du Québec à Trois-Rivières)
Comité scientifique  / Scientific Committee
Jeanne Bovet (Université de Montréal)
Christophe Collard (Vrije Universiteit Brussel)
Catherine Cyr (UQAM)
Cyrielle Dodet (Université d’Albi)
Erkki Huhtamo (UCLA)
Erin Hurley (Université McGill)
Marie-Christine Lesage (UQAM)
Giusy Pisano (École Nationale Supérieure Louis-Lumière)
Jean-Paul Queinnec (UQAC)
Julie Sermon (Université de Lyon 2)
Kurt Vanhoutte (Université d’Anvers)
SQET 2019

CRILCQ/Université de Montréal
Département des littératures de langue française
Pavillon Lionel-Groulx, local C-8141
C.P. 6128, succ. Centre-Ville
Montréal (Québec) H3C-3J7
Tél.: 514-343-6111, poste 7369
SQET2019@gmail.com