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Séminaire de recherche du CLC 2017, « Figures du care et de l’ordinaire dans les littératures canadiennes contemporaines »

Séminaire de recherche du CLC 2017
« Figures du care et de l’ordinaire dans les littératures canadiennes contemporaines »
Lundi 27 février 2017
Centre de littérature canadienne
Université de l’Alberta
Edmonton, AB

Organisé par Dominique Hétu, Boursière postdoctorale (CRSH, CLC)
Ce séminaire souhaite explorer comment les littératures canadiennes revisitent et imaginent les concepts de « care » et d’« ordinaire », au-delà de la position par défaut qui tend à réduire ces termes au routinier, au répétitif et au résiduel (Das). Nous visons ainsi à mieux comprendre comment, dans les textes littéraires contemporains, sont racontés les dilemmes, les rituels, les tensions, les attentes et les responsabilités qui animent et qui marquent la vie ordinaire vulnérable, cette idée d’un « tous les jours » où se déploient ce qui à la fois menace et maintien les conditions d’une vie bonne, d’une vie habitable : une vie « qui vaut la peine d’être vécue » (Stiegler). Le large thème de ce séminaire trouve donc ancrage dans la porosité des frontières entre les éthiques du care (Laugier, Held, Tronto) et les éthiques de l’ordinaire (Lovell, Das, Cavell), qui interrogent et complexifient certaines dimensions du care dans la mesure où elles investiguent l’expression  « aller vers », de l’anglais tending to, « qui contient à la fois l’idée de “prendre soin de” et de “prêter son attention à”, mais signifie aussi “aller dans une direction” ou encore “entreprendre une action particulière” » (Lovell, Pandolfo, Das, Laugier 7).
Quels savoirs, quels regards nous offre le texte littéraire sur cette forme d’attention et sur ce sensible ? Comment, par la littérature, le care, compris comme un ensemble de modalités « par lesquelles la vie est rendue un peu plus vivable », s’enchevêtre ainsi avec une éthique de l’ordinaire qui dirige notre « attention sur des phénomènes ordinairement non vus, mais juste devant nos yeux » (163) ?
Nous invitons les propositions de communication à s’inspirer des considérations suivantes, sans toutefois y être limitées :

  • Comment les textes littéraires racontent-ils et racontent-elles les expériences quotidiennes, parfois banalisées et naturalisées, non seulement d’oppression, d’exclusion et de précarité, mais aussi, et parfois en même temps, celles de réhabilitation, de résistance, de créativité et de deuxième chance (Das) ?
  • Comment les textes littéraires imaginent-ils les situations quotidiennes de care, les habitudes et les rituels de tous les jours qui, lorsque rendues visibles par des stratégies narratives et textuelles, montrent cette « fragilité de l’ordinaire » (Lovell, Pandolfo, Das, Laugier 25) ? Peut-on même se saisir de l’ordinaire, souvent pensé comme un tissage diffus et intangible, qui constamment se dérobe ?
  • Plus largement, comment la littérature permet-elle de répondre, de réagir à la souffrance, au trauma, à la vulnérabilité dans le tissu quotidien ? En quoi le travail de la littérature peut-il participer à un certain processus de guérison et à la mise en dialogue d’expériences différentes mais interreliées par l’histoire, le territoire, la mémoire, la filiation, etc. ?
  • Est-ce que le geste littéraire (écriture, lecture, critique), et ce de différents points de vue (migrants, autochtones, féministes, francophones, transnationale, etc.), permet de rompre avec une certaine tradition d’indifférence et d’insouciance devant la vulnérabilité des sujets minorisés et marginalisés ? Dans ces contextes singuliers, que nous montre la littérature à propos de l’ordinaire et, conséquemment, de quelles manières inédites souligne-t-elle la vie de tous les jours ?
  • Qu’est-ce qu’une approche transculturelle de l’ordinaire et de sa fragilité peut entraîner comme développements éthiques et politiques ? Les auteur.es et les chercheur.es contribuent-ils activement à ces jeux complexes entre éthique et politique qui nous ramènent sans cesse à notre rapport à l’autre, quel qu’il soit ?
  • Et de quelles manières sont racontées les vies ordinaires façonnées par le virtuel, le numérique et par le médical, habitées par de nouvelles corporéités vulnérables, et où l’humain et le non-humain interagissent ? Comment ces perspectives ont-elles un impact sur, ou troublent-elles notre rapport à l’ordinaire et à la différence, à l’étrangeté au quotidien ?

Issus de la pensée du care, des éthiques de l’ordinaire, de la pensée critique posthumaniste, et des études littéraires, les fils grâce auxquels, nous l’espérons, se tisseront cette conversation entre chercheur.ses et créateur.trices nous permettront de circonscrire ce qui, dans les littératures canadiennes, menace et maintient une vie vivable et habitable.
D’une durée maximale de 20 minutes, des présentations sous forme de communication régulière, de lecture de création littéraire accompagnée d’une discussion critique, ainsi que sous forme d’entrevue (de type tête-à-tête) seront reçues favorablement. Peu importe le format, les propositions devront contenir un résumé détaillé de la présentation, un titre provisoire, ainsi qu’une brève notice biographique, le tout pour un maximum de 300 mots. Veuillez soumettre vos propositions à Dominique Hétu (clcconf@ualberta.ca), avant le lundi 9 janvier 2017.