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Journée d'étude
Université de Montréal

2e journée d'étude du LIREL, « L’enseignement de la littérature au collégial. Et si on explorait d’autres façons de lire... »

Carrefour des arts et des sciences Université de Montréal (pavillon Lionel-Groux, 3150 rue Jean-Brillant, local C-3061)
Le jeudi 10 janvier 2019 
Avec la participation de Suzanne Foisy (UQTR), Marcel Goulet (Université de Montréal, CRILCQ), Mélanie Grenier (Université Laval), Marie-Pierre Turcot (Collège Édouard-Montpetit), Laurence Marois (Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue) et Marie-Claude Tremblay (Cégep de Sherbrooke).
Organisée par Karine Cellard (LIREL, CRILCQ, Cégep de l’Outaouais), Sophie Dubois (LIREL, Collège Lionel-Groulx), Anne-Hélène Dupont (LIREL, Collège Ahuntsic), Marcel Goulet (LIREL, CRILCQ, Université de Montréal) et Marie-Pierre Turcot (LIREL, CRILCQ, Collège Édouard-Montpetit). 

PROGRAMME

8 h 45 Accueil 
9 h 00 Mot de bienvenue

Séances de l’avant-midi présidées par Élise Boisvert-Dufresne (Cégep de Sainte-Foy) 
9 h 15 « La lecture littéraire comme expérience esthétique. Une proposition inspirée des travaux de Jean-Marie Schaeffer »
Suzanne Foisy (UQTR) et Marcel Goulet (CRILCQ – Université de Montréal)
Résumé : La façon dont nous enseignons la lecture littéraire au cégep nous conduit à présenter les textes littéraires davantage comme des discours que comme des œuvres d’art et, de ce fait, à amener nos étudiant.e.s à nouer avec eux une relation plus analytique et herméneutique qu’esthétique. Est-il possible d’imaginer un enseignement de la littérature qui conduirait nos étudiant.e.s à établir avec les œuvres une relation esthétique?
Pour répondre à cette question, nous interrogerons la réflexion que, dans Théorie des signaux coûteux, esthétique et art (2009) et L’expérience esthétique (2015), Jean-Marie Schaeffer nous propose sur la relation esthétique. Nous chercherons à voir ce qui, selon lui, définit cette relation et ce que cela impliquerait d’amener nos étudiant.e.s à faire de la lecture littéraire une véritable expérience esthétique. 
10 h 45 Pause
11 h 00 « Oser la création pour lire autrement »
Marie-Claude Tremblay (Cégep de Sherbrooke, Université de Sherbrooke)
Résumé : Nous hésitons souvent à proposer une activité de création dans un cours de formation générale. La subjectivité qui vient avec ce type de travail peut nous faire douter de la pertinence d’une telle évaluation dans le développement des compétences attendues dans les cours de littérature obligatoires. Et si la création devenait un moyen d’évaluer la lecture d’une œuvre choisie? Réagir à une œuvre par un travail créatif exige un investissement considérable de la part des étudiant.e.s. Partant d’une expérience menée en classe autour de L’homme rapaillé, nous verrons qu’il est possible de lire autrement lorsqu’on envisage l’utilisation des œuvres au programme non plus seulement comme des préalables aux dissertations, mais également comme de véritables lieux de coopération interprétative. 
11 h 45 « Brève présentation de "L’enseignement de l’analyse littéraire en Français 101 : Enquête sur les pratiques déclarées des professeur.e.s de littérature au cégep" (décembre 2018-janvier 2019) »
Karine Cellard (Cégep de l’Outaouais, CRILCQ – UQAM)
12 h 00 Lunch

Séances de l’après-midi présidées par Carl Diotte (Collège de Maisonneuve) 
13 h 30 « Est-ce que c’est vraiment ce que l’auteur a voulu dire? » Le questionnement chez l’étudiant : prémices d’une démarche interprétative
Laurence Marois (Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue)
Résumé : Souvent, ce questionnement survient chez des étudiant.e.s en quête de compréhension ou même de confrontation au moment où l’enseignant.e suggère différentes clés d’interprétation. J’ai choisi d’y répondre en redonnant aux étudiant.e.s leur pouvoir à partir de la position du lecteur « coopérant » et en favorisant la communauté interprétative qu’est la classe. Pour ce faire, pourquoi ne pas inviter le principal intéressé, l’auteur, à se joindre à nous et laisser les étudiant.e.s donner libre cours à leurs questionnements quant au texte à l’étude afin de saisir le poids de leur propre interprétation. Se révèle alors leur rôle crucial, soit celui du lecteur créateur de sens. 
14 h 15 « La référence, du premier au second degré. De lire pour comprendre le texte à lire pour comprendre son rapport au monde »
Mélanie Grenier (Université Laval) 
Résumé : Dans Cultivating Humanity (1997), Martha Nussbaum soutient que la littérature se caractérise par sa capacité à représenter et à faire ressentir et, par conséquent, que son enseignement doit viser le développement de l’empathie et de la compassion. Cette approche, qui fait la part belle à la subjectivité du lecteur, oblitère cependant la dimension esthétique de l’expérience littéraire. Aussi, nous montrerons qu’en faisant appel à la conception de l’appropriation textuelle que dessine Paul Ricœur dans Du texte à l’action (1986), il est possible de donner au projet de Nussbaum la dimension esthétique qui lui fait défaut. En outre, la mise en dialogue des deux approches fait du style la médiation qui permet au lecteur d’éprouver cette empathie dont parle Nussbaum, révélant par le fait même un mode de lecture qui fait de la réception subjective de l’œuvre le point de départ de toute analyse et met les outils littéraires au service non seulement de la compréhension de l’œuvre, mais encore de soi-même.
15 h 00 Pause
15 h 15 « Lire pour soi: au-delà des lectures imposées »
Marie-Pierre Turcot (Collège Édouard-Montpetit, LIREL, CRILCQ)
Résumé : Si notre rôle de professeur.e.s de littérature est de former en quelques sessions des lecteurs capables d’apprécier les œuvres riches, de les interpréter pour en goûter le sens et les effets, nous désirons qu’ils y parviennent dans nos cours, sous notre tutelle, mais nous souhaitons aussi qu’ils exploitent ces nouvelles dispositions dans les lectures personnelles qu’ils feront au-delà de leur parcours collégial. Pourtant, les préparons-nous adéquatement à poursuivre seuls leur cheminement de lecteur? Et si enseigner la littérature, c’était aussi guider les élèves dans leur émancipation et les outiller afin de faire par eux-mêmes et pour eux-mêmes des choix de lecture stimulants et éclairés. Plus tôt que tard, nos élèves feront de toute façon le choix de lire autrement. J’ai donc proposé aux miens d’élaborer un « programme de lecture » personnalisé qui leur offre un véritable défi de lecteur.
16 h 00 Cocktail 
  

Notices biographiques :

Marcel Goulet détient une maîtrise en philosophie et un doctorat en littérature de l’Université de Montréal. Il est chargé du séminaire Former des lecteurs au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, séminaire qu’il a donné à 28 reprises depuis 2000. Professeur à la retraite de l’enseignement collégial, il a enseigné la philosophie au Collège de Shawinigan de 1977 à 1993, puis la littérature au Cégep Édouard-Montpetit de 1993 à 2014. Chercheur attaché au CRILCQ, il est membre du LIREL, qu’il a fondé en 2011 et dont il a coordonné les travaux jusqu’en 2017. Il est l’auteur de nombreux articles et communications sur Montaigne, sur la lecture littéraire et sur l’enseignement de la littérature.  
Professeure au département de philosophie du cégep Montmorency (1981-1989) et de l’UQTR (1989-2011), Suzanne Foisy a contribué à fonder la revue Æ(1994) et le laboratoire de recherche en esthétique de l’UQTR. Elle a supervisé et codirigé des dossiers thématiques dans Philosophiques (1996), Dialogue (2000), Lumen (2007), Tangence (coll. « Confluences », 2009) et quatre ouvrages collectifs avec le prof. Claude Thérien (UQTR) : L’expérience esthétique en question (L’Harmattan, 2009), Les plaisirs et les jours (Presses de l’Université du Québec, 2012), Désintéressement et esthétique (Nota Bene, 2014) et Temporalités esthétiques et artistiques (Presses de l’Université de Rennes, à paraître). Elle a aussi participé à l’ouvrage L’Esthétique de Kant (de Gruyter, 1998) et commenté plusieurs démarches artistiques dans des catalogues d’exposition depuis les années quatre-vingt.
Marie-Claude Tremblay enseigne la littérature au Cégep de Sherbrooke ainsi qu’à l’Université de Sherbrooke. Elle a publié en 2011 un ouvrage sur l’œuvre de Loco Locass, intitulé Loco Locass. La parole en gage. Elle a récemment complété un doctorat en études françaises portant sur les représentations du pauvre dans la chanson québécoise, notamment dans les œuvres de Plume Latraverse, de Richard Desjardins et de Bernard Adamus. Outre son intérêt pour la chanson, elle affectionne la poésie qu’elle tente, du mieux qu’elle peut, de faire apprécier aux étudiant.e.s de niveau collégial. 
Laurence Marois a complété, à l’Université du Québec à Rimouski, une maîtrise en lettres qui traite de la réutilisation des figures mythiques féminines dans l’œuvre d’Amélie Nothomb. Enseignante au collégial, elle partage son temps entre le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue et le Cégep de Victoriaville. Par ailleurs, son expérience dans le domaine culturel au sein du Conseil des arts et des lettres du Québec a été l’occasion de créer, avec le milieu littéraire québécois, des liens qui ont permis l’expérimentation qu’elle nous présente aujourd’hui. 
Diplômée en sciences de l’éducation, Mélanie Grenier a enseigné dans des milieux diversifiés avant de compléter sa maîtrise en lettres (UQTR, 2018). Appuyée par le Fonds de recherche du Québec, elle effectue un doctorat en études littéraires à l’Université Laval, sous la direction de René Audet et la codirection d’Érick Falardeau, dans lequel elle s’intéresse aux savoirs et aux processus cognitifs mobilisés au cours de la lecture. Elle a notamment codirigé le collectif Publics de la culture. Perspectives croisées sur la réception et la médiation et a contribué à l’ouvrage Regards interdisciplinaires sur les publics de la culture.
 Marie-Pierre Turcot est détentrice d’une maîtrise en littérature de l’Université McGill. Elle enseigne au cégep Édouard-Montpetit depuis 2003 et collabore aux travaux du LIREL depuis ses débuts. En 2016, elle a intégré le CRILCQ et a obtenu en 2017, à titre de membre régulier du CRILCQ, une subvention de six ans du FRQSC afin de co-diriger les travaux du LIREL. Ses recherches ont porté d’abord sur deux figures du sujet lecteur, le lecteur irrespectueux et le lecteur flâneur. Elle s’intéresse actuellement à l’identité de lecteur et à la culture littéraire.

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jeudi 10 janvier 2019, 08:45 - 16:00
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